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Parole aux stagiaires : le Télévie vu par une Française #4

Publié le 6 mai 2022

Quand ces lignes sont mises en ligne (c’est une astuce ?), le cuistax de Ludo est par monts et par vaux, quelque part en Wallonie. Mais moi, j’ai discuté avec lui quand il en était dans les starting blocks : c’était la veille du départ ! Ludo, vous vous en doutez, c’est le fameux Ludovic Daxhelet, animateur chez RTL Belgium et surtout connu pour ses participations à Pékin Express. Parce que pour le cas où vous n’auriez pas eu l’info, Ludo participe au Télévie d’une manière bien particulière : il va parcourir la Belgique francophone en cuistax, pour récolter des dons !

Rassurez-vous (ou inquiétez-vous) : Ludo n’est pas seul dans sa folie. Il a toute une équipe qui l’aide dans la mise en place et bon déroulement de ce défi, dont Maxime Leblanc (Event & Activation Officer) pour lui donner les moyens de sa fantaisie. C’est notamment lui qui organise tout ce périple !

Le concept du défi de Ludo et son évolution

C’est un concept de la BBC, où un homme part seul à pied du nord de l’Angleterre, et à l’arrivée au bout d’une semaine, ils sont des milliers. On voulait créer cette image. Donc la marche de Ludo devait durer une semaine. Mais à cuistax, ça va plus vite, et l’année dernière ça n’a duré qu’un jour et demi. Donc cette année, c’est aussi pour se rapprocher de l’idée d’origine qu’on fait une semaine.

Tout a commencé l’année dernière. Ludo devait faire une marche vers Marche (encore une astuce) : 130 km en 24h au profit du Télévie. « On devait partir le 17 septembre. Sauf que le 8 septembre, je me vautre dans les escaliers, et je me pète le gros orteil et la cheville. Quand j’ai fait ma radio, ils m’ont mis un arrêt de trois semaines, et ils m’ont dit : « c’est mort ta marche, tu oublies ». Dans la voiture en revenant j’étais en pleurs au téléphone avec le réalisateur, et je lui disais : « je ne veux pas lâcher l’affaire ! » » Parce qu’il faut reconnaître que Ludo était vraiment très investi : pour s’entraîner, il avait avalé les kilomètres, faisant des journées de 10 heures seul dans les bois en parcourant 50 kilomètres par jour… Je suis fatiguée rien que d’y penser ! Alors l’idée d’un projet cuistax, quelque peu tombé dans l’oubli, refait surface : « Est-ce qu’on ne mettrait pas ça sur pied ? Enfin sur roue ? » (Haha Ludo, toujours le mot pour rire !)

La décision est prise. À une semaine du départ, je vous laisse imaginer le branle-bas de combat ! « Heureusement que l’équipe est au taquet, s’enthousiasme notre champion ! Et c’est bien, le cuistax, ça colle avec l’identité d’RTL : solidarité, proximité, caractère familial… – Et le cuistax, c’est bien belge ! » renchérit Maxime. Alors l’expérience est reconduite cette année. À ce détail près : le périple ne fera plus 130 mais 400 kilomètres ; il ne durera plus un jour et demi mais cinq, et il traversera les 5 provinces de Wallonie, plus un passage en Brabant Wallon. C’est une autre paire de manche ! Le pari semble d’autant plus fou quand on sait l’exploit que c’était déjà, l’année dernière : « Ludo a fait les 130 kilomètres sans quitter le siège avant gauche. Il y avait des sportifs qui passaient par là, et qui n’en pouvaient plus après une côte, des gens qui s’explosaient les cuisses… On hallucinait tous ! Lui aussi, mais pour d’autres raisons : l’effort physique, on ne se l’imagine pas ! », me dit Maxime. Pour couronner le tout, il n’y a pas vraiment moyen de s’entraîner pour du cuistax, comme me l’a bien expliqué Ludo : « Normalement, le cuistax, j’en fais avec ma fille de 9 ans, et c’est 45 minutes tout droit, tout plat sur la digue. Mais là, moi qui fais du VTT et de la marche, je vois bien que ce n’est pas du tout pareil. Le bas du dos prend cher, avec les bosses, et cætera ! »

Donc là, si vous êtes comme moi, vous vous demandez pourquoi, alors que Ludo était manifestement arrivé à la limite de ses capacités physiques (pourtant déjà impressionnantes), ils ont décidé de faire 5 jours au lieu de 1 jour et demi cette année. La réponse vient de Maxime : « Il y aura des rendez-vous tous les jours dans les points étapes, ce qui permettra de faire des pauses. – Oui, ça permettra de temporiser, approuve Ludo… Enfin je dis ça pour me rassurer : on ne va rien temporiser du tout, ça va être la catastrophe ce truc ! On ne sait pas ce qui va nous arriver ! On part avec un truc qu’on espère carré, mais en sachant bien que dans le carré, il y aura des ronds et des ovales ! »

Du côté de Ludo, on ne peut donc pas vraiment préparer physiquement l’expédition. En revanche, chez Maxime, il y a du boulot ! « D’abord, on a le point de départ et le point d’arrivée. A partir de là, il faut faire l’itinéraire le plus court possible, mais le plus joli possible, et surtout le plus sûr possible. On l’envoie ensuite au service public des routes, à la police, aux communes… Chaque zone que tu traverses te donne son avis, ou ne comprend pas trop ce qu’il se passe. Et tu as des centaines de retours où ils te disent « heu non, je ne crois pas, c’est bizarre »… Donc on a du boulot au téléphone pour bien expliquer le projet ! » Maxime se charge aussi de trouver le cuistax, de prévoir des véhicules d’encadrement, mais aussi une caravane : elle fera office de QG mobile (certains membres de l’équipe auront besoin de se poser derrière un ordi et de se concentrer… difficile, sur un cuistax !), et ça permettra aussi d’avoir sanitaires et un frigo à disposition. Il faut aussi donner rendez-vous aux gens, et donc estimer le temps que prend chaque chose. Enfin, bien sûr, il faut s’assurer que tout le monde puisse boire, manger et dormir pendant ces 5 jours. Et ça, c’est sans compter tous les imprévus ! « Mon boulot, c’est d’anticiper. C’est ce que je fais habituellement, et je ne stresse jamais. Sauf pour le cuistax. L’année dernière j’ai stressé comme jamais pour ce truc, jusqu’à l’arrivée. Là, je suis en stress, et je sens que je vais souffrir 5 jours. Mais ça ne sera que de bons souvenirs ! »

Le Télévie pour Ludo

« J’avais été invité en 2015 au Télévie à la suite de ma participation à Pékin Express. Mais c’est à partir de 2016 que je me suis senti particulièrement concerné : ma mère a eu un cancer du sein, et on la croyait morte. Quand elle a perdu ses cheveux, elle n’osait même pas nous ouvrir la porte. Je n’étais vraiment pas bien du tout. Mais elle nous a dit, à mes deux frères, ma sœur et moi : « Je vais me battre, et guérir pour vous ; s’il vous plaît, battez-vous aussi, et ne soyez pas faibles ! » Et aujourd’hui, si elle est là, c’est grâce au Télévie. J’ai aussi un ami et associé, Marc, qui a un cancer du poumon, et qui enchaîne les chimios… Il n’y a pas de meilleures raisons pour se sentir impliqué. »

Le Télévie pour Max

« Je contribue au Télévie depuis 2013. Mon investissement vient plus des personnes que j’ai rencontrées que d’une expérience personnelle avec la maladie : c’est surtout en voyant les gens prendre de leur temps, passer des jours et des semaines à préparer plein de choses, que je me suis senti impliqué, comme eux l’étaient. »

Ce qui angoisse Maxime, c’est aussi ce qui enthousiasme Ludo. « J’ai hâte ! On va vivre une aventure avec un grand A ! Dieu sait que j’adore ce proverbe « ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage » : c’est exactement ça, le cuistax. Il peut y avoir des imprévus, des déviations dans les bois… – L’année dernière, intervient Maxime, je me suis trompé de chemin, et on s’est retrouvés dans un mariage, où Ludo a été accueilli, et les gens ont chanté la chanson du Télévie ! – Et là, reprend Ludo, la route est plus longue, donc il y aura plus de choses comme ça ! Tout est possible ! Ça va être monstrueux ! » Voire même Mons-trueux… Ok je sors.

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